L'histoire d'une petite bosse devenu grande

Pour ceux que cela pourrait intéresser voici la genèse de la maladie qui m’afflige depuis quelques temps.

En juin dernier je me suis aperçu que j’avais une petite bosse anormale très dure à l’entrée de l’anus (excuse-moi Patrice mais tu n’auras plus le monopole des histoires de caca). Comment ai-je fait pour m’en apercevoir ? A vous de deviner. Donc, je passe chez mon médecin de famille pour je ne sais quelle autre raison et je lui parle de ma petite bosse. Il vérifie le tout et me dit que ce n’est pas un condylome et que la texture des tissus est la même que les tissus normaux environnant et qu’il n’y a pas de quoi s’inquiéter pour le moment. La bosse était vraiment très petite à ce moment. Donc je ne m’inquiétasse pas outre mesure.

L’été passe et fait son bout de chemin et la petite bosse aussi… et cela bien malgré moi. En l’espace de 3 mois la petite bosse avait plus que triplé de grosseur, toutefois aucune douleur à l’horizon. J’avais rendez-vous chez mon médecin de famille pour mon examen médical annuel en septembre. Donc, reparle de la petite bosse, devenu moyenne bosse, à ce dernier qui ma foi n’est pas très content de la petite bosse devenue grande. Il me réfère donc en consultation chez un gastro-entérologue.

Alors là l’fun commence. Avez-vous déjà essayé d’avoir un rendez-vous avec un spécialiste ? Je dois vous dire que ma patience fut mise à rude épreuve. Première date de rendez-vous… le 15 mars 2005, et oui. Pouvez-vous croire que mes traitements seront presque terminés à cette date alors que si je n’avais rien fait, je n’aurais pas encore vu un seul spécialiste. Inquiétant tout cela.

Continuons donc nos péripéties. Aux grands maux les grands moyens. J’ai appelé plusieurs cliniques en leurs demandant s’il y avait un gastro-entérologue. J’ai trouvé Dr Boivin à la clinique médicale du sanctuaire qui m’offrait un rendez-vous le 22 novembre. Rendez-vous que je me suis empressé d’accepter. Entre-temps la clinique de mon médecin de famille me rappelle pour m’offrir un rendez-vous avec un autre spécialiste mi-octobre.

Je vais donc voir le dit spécialiste, Dr Plourde, qui m’examine et « call » une coloscopie courte à’pital St-Luc le 8 novembre 2004.
Coloscopie : n.f. Examen endoscopique du côlon. Endoscopique : adj. Relatif à l’endoscopie. Endoscopie : n.f. MÉD. Examen d’une cavité interne du corps humain au moyen d’un appareil optique muni d’un dispositif d’éclairage, destiné à être introduit dans une cavité du corps humain pour l’examiner. L’endoscopie permet, outre le diagnostic des lésions, certains traitements tels que l’extraction de corps étrangers, la destruction de tumeurs par coagulation ou résection.

Pas si mal jusque là. Il ne semble pas trop inquiet, mais il faut investiguer car petite bosse devenue grande n’appartient pas à cet environnement et petite bosse devenue grande devra partir un jour, snif, snif, je pleure déjà !

Lundi matin 8 novembre arrive et le téléphone sonne pour apprendre que les équipements de stérilisations de ‘pital St-Luc sont en lock-out et que personne ne peut me donner de nouveau rendez-vous pour la dite coloscopie courte… Ta…k ! Le stress me gagne un peu tout de même. Le temps passe et pas d’appel de ‘pital St-Luc pour une date ultérieure et le 22 novembre arriva. Petit Alain aussi prévoyant qu’il est n’avait pas annulé le rendez-vous à la clinique du sanctuaire. Alors donc…

Le 22 novembre au soir, prend ma petite voiture pour aller à Montréal
Le 22 novembre au soir, prend ma petite voiture pour aller à Montréal
M’en va m’asseoir au sanctuaire pour voir ce qu’il y avait a voir
(chanson à répondre du temps des fêtes pour Denise et Pascal)

Je rencontre donc le Dr Boivin qui m’est apparu très sympathique. Raconte ma petite histoire et il me convoque à’pital St-Luc le lendemain matin et me dit « Ils ne seront pas content de te voir débarquer » car à’pital St-Luc les équipements de stérilisations sont toujours en lock-out donc le département de gastro-entérologie ne fonctionne pas à pleine capacité. Changement de programme on couche à Montréal.

Donc lendemain Dr Boivin introduit la petite caméra et n’aime pas du tout les images sur la petite télévision. Il va chercher le chirurgien en gastro, Dr Loungnarath, qui refait l’examen et lui non plus n’aime pas les petites images de ma grosse bosse sur la petite télévision. Ils prennent quelques biopsies sans douleur (5), impriment un polaroid de la dîtes bosse et « call » un écho-endoscopie dur le champ. Dr Boivin me demande de le revoir en fin de matinée après le dit examen car ce n’est pas lui qui fera l’examen.

A ce moment précis de l’histoire j’ai chaud et je ne vais pas bien du tout dans ma tête et dans mon corps. Je me rhabille et vais m’asseoir dans la salle d’attente et commence à paniquer un tantinet beaucoup pas mal même-même (c’est là que je t’ai appelé mon cher cousin Patrice).

On m’appelle subito presto pour l’écho endoscopie. Examen très semblable mais fait avec des ultrasons afin de savoir si la lésion est profonde. Je dois dire que le médecin qui m’a fait cet examen n’était pas délicat du tout… Bref lui non plus n’aime pas les images qu’il voit sur la câl… de télévision. Il me dit tout de go que c’est un cancer et la radiothérapie et la chimiothérapie peuvent faire diminuer la masse et que sinon une colostomie permanente règlerait le tout et que personne ne mourrait de cela. Vous pouvez vous imaginer dans quel état j’étais.

Rhabille et sors de la salle d’examen et va revoir le GENTIL Dr Boivin. Je lui raconte le tout et il n’est pas très content de l’attitude de l’autre Dr. Il me dit que de toute façon nous ne pouvons être sûrs de rien tant que les résultats des biopsies ne seront pas arrivés dans 10 jours. Il me demande si j’ai des gens autour de moi avec qui je peux déverser mon trop plein d’émotion de cette matinée très « freakante ». Je lui réponds que oui, que je suis très bien entouré. Il me donne un rendez-vous avec le chirurgien spécialisé en gastro pour le 7 décembre 2004 à 12h30. C’est le chirurgien qui coordonnera le reste de l’investigation.

Me voilà donc le 23 novembre en après-midi sur le chemin du retour vers Ottawa bien assis dans ma voiture sur ma vilaine bosse qui commence à me causer beaucoup de tourment. J’ai passé beaucoup de temps au téléphone avec plusieurs d’entre vous en cette soirée du 23 novembre et durant les jours qui ont suivi et ce jusqu’au 7 décembre.

Pour le rendez-vous du 7 décembre j’ai demandé à Stéphane de m’accompagner. Je n’avais pas du tout envie d’être seul lors de la tombé du verdict. Il a accepté bien évidemment de m’accompagner, mon cher Stéphane. Alors on se rassoit sur la vilaine bosse et on repart vers Montréal en allez-retour. J’étais extrêmement nerveux. Comme vous le savez tous maintenant le verdict positif est arrivé tout droit sortie de la bouche du Dr Lougnarath. Carcinome épidermoide infiltrant. Il faut avouer que c’est quand même joli comme nom. Carcinome épidermoïde infiltrant… hum quand même… on ne choisit pas le nom de sa maladie mais je le trouve sexy.

Vous allez me trouver bête mais une des raisons pour laquelle j’ai demandé à Stéphane de m’accompagner est que je voulais que quelqu’un d’autre que moi entende le verdict afin de confirmer que je n’inventais pas des bobards. Je sais, je sais OÙ ai-je été chercher cette idée. Je ne sais pas mais c’est ce qui me trottai dans la tête. Lorsque j’ai dit cela à Stéphane il m’a dit « Doux Alain, tu es dure avec toi-même ."

En terminant voilà en lettre noire sur papier blanc le résultat officiel. Vais-je l’encadrer ?
.
Je vous laisse là-dessus et vous promets que je tâcherai de faire des chroniques plus courtes. Je suis encore dans la phase « anal » de mes plaisirs avec ce nouvel outil qu’est le BLOGUE.

Mon moi-même et ma petite bosse devenu grande vous souhaite bien le bonsoir Messieurs, Dames.

Alain
xox




Commentaires

Anonyme a dit…
Chouette idée que ce blogue.
Il y a jadis longtemps autrefois, lors de mes voyages au long cours, j'utilisais la haute technologie d'alors (her photocopie) pour multiplier un message unique à plusieurs récipients... Mais ceci est quand même plus sophistiqué...

C'est avec plaisir que je partagerai avec toi le marché des "histoires de caca", cher Alain. La concurrence est un facteur de développement et de croissance, comme chacun sait...

Sache toutefois qu'ici, à Dakar, ma production (!) est à l'image du pays: imprévisible. Tantôt généreuse, tantôt absente, souvent avec du retard et de toutes les couleurs !

Ciao

Patrice
Anonyme a dit…
Alain,

One thing that’s certain since your diagnosis is your determination and spirit to face this head on. Your humor is evident in these chronicles! Maybe you will have something to publish when this is all said and done!! :-) Big hugs

gilbert
xox
Anonyme a dit…
J'savais pas!...Dr Lougnarath....mmmm, c'est un gars de Mont-Laurier!...c'est probablement Vilayvon?..puisque Vilaysoun jr. est avocat. Le Dr Lougnarath père a été chirurgien à Mont-Laurier pendant plusieurs années...Il avait une excellente réputation et des enfants surdoués!...La fille peut sortir de la campagne mais pas la campagne de la fille...

Je trouve très bien et intéressant que tu parles de ta p'tite bosse...je te lirai aussi souvent que je le pourrai. J'ai d'ailleurs informé Alex et Guillaume de l'existence de ton blogger...On s'est demandé si tu avais fait le "couch potato" avec Gil dimanche dernier devant le superbowl?...vas-y, parle-nous de ton expérience...

Bisous
Manon xxooxx
Anonyme a dit…
Salut, coco.

Pas pu t'écrire avant, faute de temps; je travaille comme une esclave dans un champ de coton et ce matin j'ai fait la grève pour la première fois de ma vie et fièrement brandi la pancarte d'un geste décidé et syndiqué. Ce qu'il faut pas faire pour gagner sa vie...

Eh, bravo pour l'idée du blog; c'est une chouette idée qui va te permettre de donner des news à tout le monde et qui me rassurera, moi. En passant, bien contente que tes traitements commencent ce lundi. Me semble que c'est une bonne date, la Saint-Valentin; ça fait printemps, ça fait joyeux, c'est de bon augure.

C'est drôle qu'il faille que je lise ta fiche pour savoir que tu aimes Natacha Atlas. J'aime bien moi aussi et j'ai aussi son dernier CD et un autre dont j'ai oublié le nom. Je l'avais vue pendant Nuits d'Afrique il y a 2 ans, si mon souvenir est bon. Zéro charisme sur scène, elle bouge comme un fer à repasser, mais elle a une bien jolie voix.

T'aimes pas l'expression «Génération X» ? Je me souviens quand c'est sorti et du roman très plate de Douglas Copland (pas sûre de son nom) qui a popularisé ça. Je me sens assez X moi-même, merci, et je saurais pas par quoi remplacer ça.

Allez, mon grand, faut que je retourne au champ, j'ai encore du coton à récolter. Gros bisous. À bientôt !

Messages les plus consultés de ce blogue

Bon matin monsieur finfin et je te souhaite

Jour J